
L’histoire africaine est riche en récits de courage, de lutte pour la liberté et de conflits parfois tragiques. Parmi ces événements marquants, la guerre de l’Ogaden, qui a opposé l’Éthiopie à la Somalie entre 1977 et 1978, occupe une place importante. Cette guerre, souvent oubliée des mémoires occidentales, fut un tournant majeur pour les deux pays impliqués, laissant derrière elle des cicatrices profondes.
Pour comprendre pleinement les enjeux de ce conflit, il est crucial d’explorer le contexte historique qui l’a engendré. La région de l’Ogaden, située à l’est de l’Éthiopie, abrite une population majoritairement Somali. Longtemps revendiquée par la Somalie voisine, cette région fut le théâtre de tensions ethniques et politiques persistantes.
Au cœur de cette lutte se trouvait un personnage historique fascinant : Tafari Benti. Né en 1920 dans la province du Tigre, il gravit les échelons du pouvoir politique éthiopien pour devenir Premier Ministre en 1961. Sa vision pragmatique et son charisme ont marqué son époque.
Bien queTafari Benti n’ait pas directement participé aux combats de la guerre de l’Ogaden, son rôle dans les événements précédents fut crucial. Il contribua à renforcer l’unité nationale éthiopienne et à développer des programmes sociaux qui améliorèrent la vie des populations, notamment dans la région de l’Ogaden.
L’Étincelle qui a Enflamé la Guerre
En 1977, le régime militaire somalien dirigé par Siad Barre décide de lancer une offensive militaire contre l’Éthiopie afin d’annexer la région de l’Ogaden. Cette décision s’explique par un mélange de facteurs :
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L’aspiration territoriale Somali: La Somalie considérait la région de l’Ogaden comme faisant partie intégrante de son territoire historique, justifiant ainsi son intervention militaire.
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Le contexte politique interne: Le régime somalien était confronté à des difficultés internes et cherchait à détourner l’attention du peuple par une aventure militaire.
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Le soutien soviétique: La Somalie bénéficiait d’un appui militaire important de l’Union soviétique, qui voyait dans ce conflit une opportunité de contrer l’influence américaine en Afrique.
La réponse éthiopienne ne se fit pas attendre. Sous la direction du Derg, un régime militaire ayant pris le pouvoir en 1974, l’Éthiopie mobilisa ses forces et lança une contre-offensive déterminée.
Le conflit s’enlisa rapidement dans des batailles sanglantes et meurtrières, faisant des milliers de victimes civiles et militaires. La guerre de l’Ogaden devint un exemple tragique de la violence aveugle engendrée par les conflits territoriaux.
L’Intervention Soviétique: Un Retournement Crucial
L’intervention soviétique dans le conflit fut déterminante. Moscou fournit à l’Éthiopie des armes, du matériel militaire et une assistance logistique essentielle. La puissance militaire soviétique finit par faire pencher la balance en faveur de l’Éthiopie.
En mars 1978, après plus d’un an de combats acharnés, l’armée éthiopienne réussit à repousser les troupes somaliennes et à reprendre le contrôle de la région de l’Ogaden. La guerre prit fin avec un cessez-le-feu signé entre les deux belligérants.
Les Conséquences de la Guerre : Un héritage complexe
La guerre de l’Ogaden eut des conséquences profondes sur les deux pays impliqués:
- Pour l’Éthiopie: La victoire militaire consolida le régime du Derg, mais à un prix lourd en vies humaines et en ressources. Le conflit exacerba également les tensions ethniques dans le pays.
- Pour la Somalie: La défaite militaire affaiblit considérablement le régime de Siad Barre. L’économie somalienne fut également lourdement touchée par les conséquences du conflit.
La guerre de l’Ogaden reste un épisode douloureux et complexe de l’histoire africaine. Elle souligne les dangers de l’ambition territoriale et des manipulations politiques, rappelant que la paix est un bien précieux à protéger avec soin.
Conséquences | Éthiopie | Somalie |
---|---|---|
Victoire/Défaite | Victoire | Défaite |
Impact économique | Important coût en ressources et infrastructures | Dégradation de l’économie et manque d’investissements |
Stabilité politique | Consolidation du régime militaire Derg, mais exacerbation des tensions ethniques | Affaiblissement du régime de Siad Barre, instabilité politique future |
En conclusion, la guerre de l’Ogaden fut un conflit complexe et tragique. Elle nous rappelle que les frontières arbitraires tracées par les anciennes puissances coloniales peuvent être source de tensions durables et de conflits meurtriers. Il est essentiel de poursuivre les efforts de dialogue et de coopération entre les peuples pour construire une avenir pacifique et prospère en Afrique.